Au-delà de la polémique de savoir si Notre-Dame de Paris méritait ou non toute cette attention, il n’en reste pas moins un événement de collecte exceptionnel, particulièrement riche d’enseignements pour l’ensemble des acteurs de la générosité.
Plus d’un milliard d’euros a été collecté en quelques jours, soit près de 20 % de la collecte annuelle de la philanthropie française. À l’heure où notre secteur s’inquiète de la baisse de dons, on peut dire que les Français semblent avoir encore de la générosité « sous le pied ». Certes, la plupart des fonds viennent de grands donateurs et d’entreprises…
Pourtant, les chiffres sur la partie dons en ligne, qui correspondent à une très grande majorité de donateurs individuels, sont impressionnants : 30 millions d’euros de fonds collectés en ligne via 250 000 dons, allant de 1 euro à 100 000 euros, pour un don médian à 100 euros et un don moyen à 130 euros.
Six grands enseignements sont à tirer de cet événement :
Le premier constat est l’explosion du nombre d’acteurs qui collectent des fonds auprès du grand public et qui s’affranchissent de la légitimité à collecter ou de pouvoir émettre un reçu fiscal. Alors que le monument était encore la proie des flammes, des internautes n’ont pas tardé à appeler à la générosité des Français via 1 800 collectes sur Leetchi, 50 collectes sur GoFundme mais également sur Le Pot Commun ou sur Facebook.
Les associations sont désormais « en concurrence » avec ces initiatives personnelles qui se mettent en place très rapidement. Même si les associations peuvent recouvrer dans un second temps les fonds collectés, elles ne récupèrent pas facilement et automatiquement les données et ne sont pas pleinement associées à la collecte pour ces donateurs qui ont donné à des initiatives personnelles.
L’ensemble des médias ont repris l’information et la Fondation du Patrimoine était ainsi la première à apparaître sur les requêtes associées sur Google ou sur les réseaux sociaux (dont Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et LinkedIn), qui ont représenté jusqu’à 30 % du trafic.
Dans la mesure où 70 % des fonds ont été collectés dans les quarante-huit heures, il faut aller de plus en plus vite. Il faut donc penser en amont à : organiser des équipes d’astreinte toute l’année pouvant intervenir en dehors des jours et heures ouvrés, avoir des procédures d’intervention, des budgets dédiés pouvant être immédiatement investis en achats médias, des prestataires identifiés pouvant être sollicités en urgence, favoriser davantage l’agilité et l’autonomie des équipes opérationnelles et accélérer au maximum les prises de décision.
Pourquoi ? Parce que l’expérience utilisateur sur mobile n’était pas optimale. La saisie de l’ensemble des informations personnelles et d’une carte bancaire n’est pas adaptée à une expérience sur mobile.
Il est donc important de réduire au maximum le nombre de champs, de faciliter la saisie par l'auto complétion de ces mêmes champs et de proposer des méthodes de paiement en un clic comme PayPal, ApplePay, GooglePay et AmazonPay.
Dans le cas de Notre-Dame, tous les pays du monde ont fait un don (sauf la Somalie et la Corée du Nord). Nous avons constaté jusqu’à 15 000 connexions par seconde et avons réussi à faire face à plus d’une centaine d’attaques informatiques en une semaine !
Lors de certains passages télévisés, les sites des associations ou d’autres landing pages dédiées ont mis jusqu’à six secondes pour s’afficher, car elles n’étaient pas en mesure de supporter le trafic. De nombreux dons ont malheureusement été perdus. Être en mesure de faire face à un tel afflux nécessite absolument une infrastructure appropriée.
Vous souhaitez en savoir plus sur comment iRaiser a permis de collecter des dons en ligne après l'incendie de Notre-Dame ? Lisez notre article : un élan de solidarité international pour soutenir la reconstruction de Notre-Dame de Paris.